Darwin, nouvelle étape dans sa vie. Ici personne ne la connaissait, personne ne savait son passé, l’endroit parfait pour se reconstruire. On lui avait proposé une place en tant que vétérinaire, qui était inoccupé depuis quelque temps. Elle savait qu’on lui avait déjà affecté une assistante qui bossait là avant. C’était aujourd’hui le premier jour qu’elle rencontrait son assistante Zoé. Elle était assez stressée, allait-elle bien s’entendre avec elle ? Elle qui était de nature timide ne savait pas comment elle ferait si elle devait passer autant de temps avec quelqu’un qu’elle n’appréciait pas. Quand elle pénétrât dans la clinique, elle appréciât la déco épuré, et le style un peu sauvage, avec les photos d’animaux, qu’on n’avait pas forcément l’habitude de voir.
« Bonjour. » Elle regardât d’où provenait la voix, et se trouvât face à une magnifique blonde. Elle fut de suite impressionnée par l’assurance qui se dégageait d’elle.
« Zoé je présume ? Je suis Nalah. » Cette dernière semblait la jauger du regard, pourtant un sourire éclairât son visage.
« Il était temps que tu arrives, je m’ennuyais. » Ce n’était pas vraiment ceux a quoi elle s’attendait. Dans son précédent travail, dans un zoo en tant que soigneuse, Nalah ne chômait pas. Elle ne se formalisât pas que la jeune femme la tutoie, après tout elles avaient a peu près le même âge et allaient travailler ensemble.
« C’est moi ou la clinique est déserte ? » demandât‘elle en jetant un œil aux alentours. Zoé eut un rire sarcastique.
« Pas de chance, personne ne voulait de ce boulot, t’as du vraiment merdé pour te retrouver là. » L’attitude désinvolte de son interlocutrice sonnait faux. Son assurance désuète aussi.
« La ville me plaisait et c’était une opportunité tout simplement. » Lançât-elle calmement. Bien sur ce n’était vrai qu’en partie … Mais elle n’était pas prête a parlé de son passé. Quelque chose lui disait cependant que la chance ne lui souriait peut être finalement pas …
« Une opportunité ? Tu peux rayer de ton carnet d’adresse celui qui t’as dit ça… c’est un trou a rat… » La blonde ne comprenait pas. C’était la seule clinique de la ville, et la prochaine était à des kilomètres de là. Tous les habitants de Darwin auraient dû se précipiter ici.
« Il y’a eu un meurtre ou quoi ? » C’est vrai il fallait au moins ça pour qu’un lieu soit fui de cette façons. Dans sa tête défilait des gros titres de journaux ou l’ancien propriétaire avait été assassiné, par sa charmante assistante. Comme à son habitude son imagination s’emballait à folle allure. Pourtant la question posait très sérieusement eut le mérite d’arracher un éclat de rire a son interlocutrice.
« Non heureusement. Autant que je te le dise de toute façons, tout le monde viendra te raconter sa version de l’histoire alors… Autant que tu saches la vérité. » Nalah repérât un tabouret, et s’en saisit pour s’asseoir dessus. Elle avait tendance à être pessimiste, et craintive. Elle avait peur d’avoir été victime d’une arnaque et que finalement la clinique ai fermé ses portes ou quelque chose dans ce gout-là.
« Voilà, le propriétaire qui était là avant toi m’a tout appris. Je l’ai connu quand j’avais 18 ans et il en avait plus de 35 et j’en suis tout de suite tombé amoureuse. Je lui ai fait du rentre dedans, pendant des années. Il était marié, mais je m’en fichais. » Nalah sentait les failles dans la voix de la blonde. Elle ne la jugeait pas. Elle aurait aimé être ce genre de femme capable de tout tenté pour vivre une passion amoureuse.
« Et puis finalement j’ai réussi à lui mettre le grappin dessus… Seulement ça s’est su… Il m’avait laissé entendre qu’il quitterait tout pour moi, et il a tout quitté pour elle… Pour sa femme. Je suis resté ici toute seule et depuis tout le monde me déteste personne ne veut venir. Tu peux partir toi aussi si tu veux. » La dernière phrase était lancé avec dureté. Nalah comprit pourtant que c’était plus un appel au secours, comprenant que Zoé devait être très seule. Comme elle avait pu l’être elle aussi.
« Non tu m’as donné un challenge à relever. On va repeupler cet endroit … Toutes les deux ! » Et elle vit juste. Avec le temps, la douceur et la gentillesse de Nalah, les habitants, se prirent d’affection pour elle, et la clinique repartit de plus belle. Elle s’associa avec Zoé, qui avec le temps était devenue sa meilleure amie. La seule personne à qui Zoé se confiât réellement et montrait ses blessures.
Ce n’était pas la première fois qu’elle venait la chercher en prison et pourtant, la meilleure amie et associée de Zoé commençait à se dire qu’a force cela allait définitivement entacher l’image de la clinique. Pourtant elle n’arrivait pas à se détacher de la jeune femme.
« Je viens chercher Mademoiselle Harrisson, j’ai payé sa caution. » Annonçât-elle au policier de garde. Celui-ci eut un rire cynique. Réaction typique auquel elle avait le droit dès qu’elle annonçait le nom de la blonde. A croire que celle-ci avait pris un abonnement. Elle ne voulait même pas savoir ce qui l’avait conduit ici cette fois.
« Il était temps que vous arriviez, elle est en train de tout nous retourner. » Lui dit-il abruptement. Cette fois ci le sourire se creusât sur son visage. Pourquoi cela ne la surprenait-elle pas. N’étant pas du genre à se laisser faire, et le ton bourru ne lui ayant pas plus elle assénât a l’officier.
« C’est votre job de régler ça. » Quel chaos avait-elle pu bien créer cette fois. La dernière incartade que Zoé avait eue était quand elle avait volé, les clopes des officiers pour les distribuer aux détenus dans les cellules. Il faut dire que la criminalité de Darwin n’étant pas élevé, c’était surtout des voleurs de bas étages, quelques prostitués, ou des gens venus décuver en cellule. Mais à chaque fois ils attendaient avec impatience la prochaine venue de Zoé celle-ci étant devenue très populaire. Seulement son associé ne s’attendait vraiment pas à ce qu’elle vit et en restât bouche bée. Zoé était dans une cellule avec trois autres filles, vêtues de robes digne des plus grand couturiers, en train de les conseiller sur comment défiler.
« Mais qu’est ce qui se passe ? » demandât-elle surprise à l’homme qui l’avait conduite jusqu’ici.
« Ce sont des robes que votre amie a dérobé hier soir dans un magasin. » Sur le sol traînait des fringues qui devaient appartenir aux trois femmes qui accompagnait Zoé, et au vu du peu de vêtement elle devinait aisément quelle type de compagnes c’étaient.
« Vous ne les lui avait pas repris ? » S’étonnât-elle. Avec un soupir l’homme lui répondit.
« Vous la connaissez mieux que moi, c’est une furie… » Il marquait un point… Il fit finalement sortir la belle, suivit des remerciements chaleureux et encouragements à revenir les voir très vites, de ses nouvelles camarades. Tellement amusé du cocasse de la situation, son amie ne prit pas le temps de la réprimander d’avoir une nouvelle fois dut la sortir de là. Quand elles sortirent du commissariat, elles croisèrent un officier, dont le regard curieux s’attardât un moment sur Zoé… Chose qui n’échappât pas à son amie qui sentait que si leurs routes venaient à se recroiser, des bouleversements pourraient avoir lieu dans la vie de Zoey…